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6 Formules BBP en base 2 :
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![]() | (83) |
![]() | (84) |
Dans [3], Broadhurst établi des relations entre différentes sommes de polylogarithmes. Cependant il ne semble pas envisager le lien avec les intégrales. On se propose de le faire. C’est pourquoi on introduit les intégrales suivantes :
Le lien entre les
et les
est le suivant :
Le calcul des intégrales
va fournir des combinaisons linéaires de constantes d’ordre
comme
ou
grâce à leurs
expressions sou la forme de polylogarithmes d’ordre
. Mais dautre part, on peut obtenir des formules BBP avec les
en utilisant
ce que Gery Huvent appelle les tableaux de dénomination et qui ne sont que les expressions des
sous la forme d’intégrales
dont on a vu l’expression directe sous forme d’une série BBP avec la formule (69). Il reste à obtenir des séries BBP pour les constantes
précises qui nous intéressent, ce qui revient à utiliser une certaine combinaison linéaire des
. Pour ceci, on introduit de
manière générale la forme linéaire
. Puis l’on impose des relations entre les
pour annuler
les coefficients de vant les constantes qui ne nous intéressent pas. On obtient alors une série BBP pour ce qui reste,
ou
ou bien d’autres choses encore ! Voici les tableaux des dénominateurs. La méthode est ensuite détaillée sur un
exemple.
où
est un polynôme à coefficients entiers qui dépend à la fois de
et du dénominateur choisi.
,
,
et 
Dans le cas où
, on obtient, par un calcul des intégrales

Afin d’obtenir des formules pour
on impose les relations suivantes :
.
On a alors
Pour avoir des formules BBP ayant peu de termes, on peut dans un premier temps imposer
, ce qui
donne
![]() | (113) |
On consulte alors la table des dénominateurs. Pour simplifier une somme faisant intervenir
et
on écrit chaque intégrale sous la
forme
Ainsi
![]() | (114) |
où
est un polynôme dont les coefficients dépendent de
et
. Si l’on impose
et
on obtient la formule
d’Adamchik-Wagon (cf [6] )
![]() | (Adamchik-Wagon) |
Le choix de
donne la formule de Plouffe (61). On peut maintenant chercher un dénominateur en
. On reprend
alors la formule (111) et on impose simplement
.
On choisit les autres coefficients de manière à annuler le plus de coefficients de
(en imposant
).
Le meilleur choix semble être
qui donne
On peut aussi chercher un dénominateur en
en imposant
le meilleur choix semble être
qui donne
En fait il s’avère que dans la dernière formule
peut se simplifier en
, ce qui donne la formule alternée :
![]() | (Bellard) (119) |
, il
reste à choisir judicieusement les
. Le choix qui conduit à une formule ayant le moins de termes possible semble
être
et donne
![]() | (120) |
On peut expliciter
en écrivant que
.
Pour finir, le choix de
conduit à
Et
donne
et 
On peut appliquer ces mêmes méthodes pour obtenir des formules
pour
,
et
.
: Formules d’ordre 2On peut remarquer qu’à l’ordre 1, c’est-à-dire pour des formules BBP donnant
ou
par exemple, on avait affaire à des intégrales de
fractions rationnelles. Si l’on veut obtenir maintenant des séries de type BBP donnant
ou
ou
, il va falloir introduire
un logarithme au numérateur de l’intégrale. Plus précisément, pour une formule BBP d’ordre
, il faudra considérer des
intégrales du type
. Ceci est dû au fait que l’on obtient alors des combinaisons de polylogarithmes d’ordre
.
C’est ce que réalise encore une fois Gery Huvent [12], tout en notant également que les premières séries avaient été obtenues par Plouffe et
que Broadhurst [3] en a également fourni. L’intérêt de l’ordre 2 est de pouvoir fournir des séries BBP pour une constante célèbre qui est la
constante de Catalan définie par
. Ceci montre, si on n’en était pas convaincu, que la constante de Catalan est
”homogène” à un ordre 2, c’est-à-dire qu’elle est sans aucun doute de même nature que
ou
concernant la répartition de ses
digits en base 2 ou 16.
et 
Un résultat classique d’Euler est
![]() | (123) |
Ce qui permet d’écrire que
![]() | (124) |
L’équation de Kummer pour le polylogarithme d’ordre
s’écrit (cf [4])
La formule d’inversion est
![]() | (Formule d’inversion) |
et enfin la formule de duplication dans le cas général :
![]() | (Formule de duplication) |
En appliquant l’équation de Kummer pour
puis
, on obtient deux égalités qui additionnées
donnent
En utilisant formule la d’inversion pour
et
et la formule de duplication , on obtient
Par duplication, on a aussi
![]() | (128) |
On en déduit
De la même manière, l’équation de Kummer pour
puis
, donnent deux égalités qui soustraites donnent
une nouvelle égalité. En utilisant ensuite la formule d’inversion pour
et
et la formule de duplication pour
et
on obtient
![]() | (131) |
Mais
où
est la constante de Catalan. Ainsi
![]() | (132) |
et 
Proposition 2 On a
![]() | (133) |
Preuve. L’équation de Kummer avec
donne l’égalité

ce qui donne immédiatement le résultat cherché car
,
par la formule de duplication et la formule de Kummer pour
donne
_
Proposition 3 On a
![]() | (134) |
et
![]() | (135) |
Preuve. L’équation de Kummer pour
donne, compte tenu de
![]() | (136) |
de même, l’équation de Kummer pour
donne
![]() | (137) |
A l’aide de la formule d’inversion
Ce qui permet de conclure que
et
Il reste donc à calculer la dernière somme de polylogarithmes. Mais on a gagné en simplicité car ces polylogarithmes font intervenir des
racines de l’unité .
On utilise alors la formule de multiplication
![]() | (Formule de multiplication) |
qui donne avec
et
![]() | (144) |
puis avec
et
![]() | (145) |
et permet facilement de conclure. _
relation entre
et 
L’équation de Kummer pour
et
et pour
et
donne deux égalités qui additionnées
fournissent
Ce qui se traduit par
![]() | (147) |
et permet d’affirmer que
![]() | (148) |
Si, au lieu de les additionner, on soustrait ces égalités, on obtient
ce qui donne
![]() | (150) |
i.e.
![]() | (151) |
On considère maintenant la forme linéaire
. Compte tenu des égalités (123), (124), (129), (130),
(132), (133), (134), (135) et (148), on a
Formules pour
Afin d’obtenir des formules BBP pour
on impose les relations suivantes :
pour obtenir l’égalité
Il suffit maintenant de particulariser les variables pour obtenir des formules simples.
Quelques formules simples déjà connues pour
On obtient ces formules en choisissant les intégrales qui donnent un dénominateur de plus bas degré dans le tableau de
correspondance.
Détaillons une dernière fois un exemple :
Afin d’obtenir un dénominateur de la forme
de plus bas degré (en l’occurrence
), on choisit
de manière à
faire disparaître
et
. On a alors
Cette égalité permet de donner la formule générale à
paramètres
![]() | (160) |

Afin de ne pas alourdir l’exposé seules les formules à paramètres qui correspondent au dénominateur en
seront données. Il en
existe qui sont associées à d’autres dénominateurs (par exemple
).
Revenons à l’égalité (159), si l’on choisit de poser
et
cette égalité devient
![]() | (161) |
On peut traduire cette égalité sous forme de somme de formule BBP.
On peut ramener cette intégrale à un dénominateur de la forme
à l’aide du tableau de correspondance pour
obtenir
![]() | (163) |
qui donne l’égalité suivante
![]() | (164) |
ou
![]() | (165) |
Cette égalité est déjà mentionnée par Plouffe dans [1]
Le choix de
donne
ce qui donne la formule suivante due à Plouffe :
Quelques formules simples et nouvelles
Une autre solution consiste à garder les intégrales qui fournissent des dénominateurs de la forme
de degré élévé mais d’ajuster les
paramètres de manière à avoir beaucoup de coefficients nuls dans les formules BBP.
De bon choix semblent être les suivants :
qui donne la formule à
termes
Le polynôme
n’ayant que des puissances impaires, cette formule peut se simplifier pour donner
qui donne la formule à
termes

qui donne la formule
à
termes (remarquer le
) :
Si l’on s’intéresse aux formules ayant le moins de termes, citons que d’autres formules à
termes (
) et à
termes (
) existent.
On peut également chercher des séries alternées, par exemple
donne
![]() | (Huvent) |
Remarque
Les égalités intégrales permettent aussi d’écrire de différentes façons
comme somme de formule BBP.
Par exemple, le résultat (Huvent) (
) donne l’égalité intégrale
Ce qui peut s’écrire
Formules pour les constantes
et
Pour
La même méthode conduit à la formule générale pour
(lorsque l’on impose un dénominateur en
)
![]() | (Huvent) |
En ajustant les coefficients
et
on dispose de formules ayant
termes qui sont de la forme

Une des plus simples semble être
Une autre formule à
termes est obtenue pour
Pour terminer
donne
Pour la constante de Catalan
De même, en imposant un dénominateur en
on obtient
Le cas le plus intéressant est obtenue quand tous les
sont nuls excepté
que l’on prend égal à
. On obtient
ainsi
L’intérêt de cette formule réside dans les coefficients de
qui sont tous des puissances de
.
Le choix de
permet d’écrire
où
a
coefficients non nuls.
Pour finir
donne
où
a
coefficients non nuls.
Remarque 4 Il semble que j’avais été le premier à avoir découvert expérimentalement une vraie formule
pour
(Mai
2000) sans toutefois fournir de preuve. Le problème se discute entre moi et David Broadhurst sans doute, mais ce n’est pas très
important...
Pour
On obtient
![]() | (173) |

Le cas le plus simple est donné par
qui conduit à
Le choix de
conduit à
où
a
coefficients non
nuls.
Dans la détermination de formules BBP, on a systématiquement annulé les coefficients de
et
. Si l’on décide alors de
garder ces termes, on obtient parmi les formules possibles, les résultats suivants :
donne
![]() | (174) |
qui se simplifie en
Cette formule est équivalente à la formule (167). Si on applique cette idée pour la constante de Catalan, on obtient avec
l’égalité
Ce qui sous forme de séries donne les deux égalités suivantes :
La même idée conduit, avec
à
et avec
à
Ce genre de formule n’a pas systématiquement été recherché.
L’ordre 3 introduit bien entendu des formules donnant
et autres
mais surtout la célèbre constante
démontrée irrationnelle
par Apéry en 1978 [14] au moyen d’un développement en fraction continue d’une formule factorielle dont on parle un peu plus loin
justement.
Cette constante reste toutefois mystérieuse, et les formules BBP montrent intuitivement que cette constante n’est sans doute pas très différente du point de vue de l’ordonnancement de ses décimales et donc de sa complexité.
L’équation de Kummer pour le trilogarithme s’écrit
et la formule d’inversion
![]() | (181) |
Un résultat classique permet d’affirmer que
![]() | (182) |
et par définition
![]() | (183) |

L’équation de Landen pour le trilogarithme (cf [4] ) est
Appliquée à
on obtient (avec
)
![]() | (185) |
résultat implicitement contenu dans [3].
On en déduit par la formule de duplication que
![]() | (186) |

Comme pour le calcul de
on utilise l’équation de Kummer avec
puis avec
On additionne
alors les deux équations obtenues. On simplifie ces équations à l’aide de la valeur de
et de l’égalité
.
Ceci permet d’affirmer que
![]() | (187) |
et
valeur de 
On reprend les deux premières équations du calcul de
que l’on soustrait cette fois ci. On utilise ensuite la formule d’inversion avec
et
de manière à faire apparaître le terme
. Enfin une dernière application de la formule
d’inversion avec
et avec
conduit à
Ce qui prouve que
![]() | (189) |
Si l’on utilise l’équation de Kummer avec
et
puis avec
et
on obtient deux égalités que
l’on soustrait. On simplifie le résultat obtenu avec la formule d’inversion appliquée à
et
pour
obtenir
Cette égalité se traduit à l’aide des intégrales par
![]() | (191) |
et donne la relation
![]() | (192) |
Si, au lieu de soustraire les égalités obtenues précédemment, on les additionne, on obtient :
ce qui donne
![]() | (194) |
et fournit
![]() | (195) |

Comme pour le calcul de
l’équation de Kummer pour le polylogarithme d’ordre
avec
, puis la formule
d’inversion avec
conduit immédiatement à
Considérons maintenant la forme linéaire
. Alors les résultats précédents permettent d’affirmer
que
Formules pour
Si l’on cherche des formules pour
on annule les coefficients des constantes
... pour obtenir
On ne peut pas choisir
ce qui impose d’utiliser un dénominateur en
pour les formules BBP donnant
. En toute
généralité, on obtient ainsi une formule BPP pour
ayant deux paramètres (
et
), formule que le lecteur pourra établir. La
formule la plus simple est alors obtenue pour
et a
termes. Afin de l’écrire, on introduit les
polynômes
définies par
, par exemple
.
On a alors
Cette égalité peut s’écrire autrement.
En effet
Mais
et
où
a
coefficients non nuls en général, et seulement
si
ou
ou
.
Si l’on applique cette remarque ici, on a
ce qui donne
Cette formule peut aussi s’écrire
Formules pour
Pour obtenir une formule BBP simple pour
, on applique la même idée que pour
(le problème s’avère être le même, il faut
utiliser
ce qui donne un dénominateur en
et donne une expression à deux paramètres)
On obtient ainsi avec
Cette formule peut aussi s’écrire
Comparer avec celles obtenues pour
.
Formules pour
Pour
on obtient, si l’on cherche un dénominateur en
Ce qui donne la formule générale
![]() | (Huvent) |

La formule BPP la plus simple est obtenue pour
On peut aussi utiliser la remarque suivante :
Mais
et
Si on impose alors
dans (203), on a
ce qui donne
Enfin la formule la plus simple pour un dénominateur en
est obtenue avec
et contient
termes.
Remarque 5 De même ici, j’avais été je pense le premier à proposer une formule pour
dont la démonstration, bien moins
simple mais sur le même modèle, était tout de même achevée en juin 2000 avec l’aide de Raymond Manzoni [5].
Formules pour
On obtient la formule générale suivante
![]() | (Huvent) |

Avec
, on a la formule à
termes
Cette relation est remarquable, en effet l’égalité (204) est obtenue pour
.
Cela conduit à poser
Alors
Enfin la formule la plus simple avec un dénominateur en
est obtenue avec
et comporte
termes.
Formules pour
On a la formule générale
![]() | (Huvent) |

et la formule la plus simple est obtenue pour
Et celle ayant un dénominateur en
est donnée par
Pour les polylogarithmes d’ordre
et
on ne dispose plus que d’un seul outil, à savoir l’équation de Kummer. Elle s’écrit, avec
et la formule d’inversion
![]() | (214) |
On applique alors la méthode suivante :
- Utilisation de la formule de Kummer en un couple
particulier
- Elimination des polylogarithmes d’argument de module supérieur à
par la formule d’inversion
- Simplifications éventuelles à l’aide de la formule de duplication ou des valeurs de
en
et
.
on obtient ![]() |
et
par
on obtient
On obtient une seconde égalité par conjugaison (ou avec
). On additionne, ou soustrait les deux égalités obtenues et
en remplaçant
par
où
, cela fournit
et
on obtient ![]() | (221) |
![]() | (222) |
qui avec
permet d’affirmer que
![]() | (223) |
et que
![]() | (224) |
, on obtient ![]() | (225) |
On considère maintenant la forme linéaire
. Alors les résultats précédents fournissent
et 
Pour
La formule la plus simple (et la seule associée à un dénominateur en
) est obtenue pour
et donne
Il existe une formule à deux paramètre ayant un dénominateur en
, la plus simple est donnée par
Pour
La formule la plus simple est obtenue pour
et donne
Le cas de
et
Il n’est pas possible de déterminer des formules
pour ces constantes, on ne trouve que deux relations indépendantes qui
sont :
Cela montre qu’il suffit de trouver une formule
pour l’une des trois constantes
et
pour en déduire une
pour les deux autres.
Broadhurst dans [3] exhibe des relations entre les intégrales
et
à l’aide de l’équation de Kummer (relations
à
. Puis découvre deux égalités de façon numérique (relations
et
). Il prouve alors la relation
en
utilisant les séries hypergéométriques et les sommes d’Euler. Il en déduit alors quatre égalités pour
(relation
)
On peut établir ces quatre égalités directement à l’aide de la formule de Kummer qui s’écrit avec
On applique alors la même démarche que pour les polylogarithmes d’ordre 4.
on obtient, compte tenu de
ce qui donne
Ce qui se simplifie en, en utilisant
on obtient
qui se traduit par
, on obtient
On simplifie cette égalité à l’aide de
et de la formule de multiplication
, qui avec
permet d’obtenir
.
Ainsi
on obtient
ce qui donne
Remarque 6 La relation
prouvée par Broadhurst ([3]) correspond au calcul de
Le calcul donné ici semble beaucoup
plus simple.
On considère maintenant la forme linéaire
. Les résultats précédents donnent
![]() | (266) |
et 
On en déduit des formules
pour les constantes
et
. On rappelle que les polynômes
sont définis
par
.
On obtient alors
avec
avec
avec
avec
Ces formules peuvent se simplifier en faisant apparaître le terme
. Par exemple
ce qui donne
De même