François Viete
(1540 - 1603)
Un premier produit infini concenant Pi
soit :
Tranches de vie
François Viete, né à Fontenay-le-comte
en 1540
est tout d'abord diplomé de droit en 1560. Mais parallèlement à sa carrière juridique,
il s'intéresse aux sciences. Il écrit ainsi un traité d'astronomie
( Principes de cosmographie ); mais banni en 1584 pour 5 ans, il commence, ayant du "temps libre", à
s'intéresser aux mathématiques !
C'est sa période la plus féconde. Travaillant sur l'algèbre et principalement
sur les polynômes, il simplifie quelque peu les notations et trouve une méthode
de résolution des équtions du troisième degré.
Il s'intéresse également à l'expression de cos(nx) et sin(nx) en fonction de cos(x) et sin(x), ce qui donne ce que nous appelons maintenant les polynômes
de Tchebychev.
Autour de
Ses recherches en trigonométrie l'amènent
à calculer neuf décimales de Pi (et pas sept comme c'est écrit dans l'Encyclopédie
Universalis !). Mais surtout, Viete énonce le premier produit infini connu
valant Pi
! Malheureusement, il ne se soucie pas de la convergence effective de son produit.
Celle-ci ne sera prouvée qu'au XIXe siècle en 1892 par Rudio. Viète utilise non pas les périmètres
comme Archimède mais les aires des polygones.
Démonstration
Les deux algorithmes du haut de la page sont équivalents,
ce qui est immédiat par récurrence.
Ensuite, il y a deux méthodes. Celle du paresseux qui consiste à remarquer
que les deux algorithmes sont équivalents à la suite d'Archimède
où
aura été multiplié par son conjugué (+ à la place du premier
moins) puis où l'on aura simplifié.
Et puis il y a la construction géométrique, lourde mais intéressante
car proche de l'inspiration originale du mathématicien, et que je présente
ici :
Viete
s'intéresse à l'aire des polygones réguliers inscrits dans un cercle
de rayon unité dont on doublerait à chaque fois le nombre de côtés
(tiens comme c'est étonnant !)
Cette aire finirait par tendre vers celle du cercle soit .
Pour ce faire, il divise un polygone à n côtés en n triangles dont
il calcule l'aire.
On a : OH=Rcos() et IJ=2JH=2Rsin()
Bien...
Puis on note An l'aire du polygone à n côtés :
Si on double le nombre de côtés du polygone,
on divise par 2 et cette nouvelle aire vaut :
Posons maintenant :
or l'aire A d'un cercle est donnée par A=R2= donc =An /P.
Mais si l'on fait tendre k vers l'infini, P s'écrit comme un produit de cos
(car dans ce cas, Akn -> A), donc on peut écrire :
Or, on sait que :
An
étant l'aire du premier polygone avec n=4 (carré =p/4), on a An=n.sin()cos()=2 et U0=2-1/2
Donc finalement on obtient :
Notons que si l'on part d'un autre polygone, on
arrive à une autre expression (comme le diraient les profs de facs dans leurs
polys, je laisse cela à l'attention du lecteur !)
Convergence du produit :
Ce résultat est assez simple mais indispensable :
(Evidemment, cela n'aurait pas de sens normalement de noter la somme si elle n'existait
pas, mais l'étude des probabilités m'a montré qu'il n'y avait pas
de problèmes à écrire cela notamment dans cette discipline puisque
la somme peut être égale à l'infini, tout simplement... et il n'y
a pas de gêne à l'écrire si c'est compréhensible)
le produit converge également, donc la suite a bien un sens.
Essais
Bah, si le produit infini de Viète descend
de celui d'Archimède, normalement nous allons être confronté à
une convergence linéaire :
n=5 |
3,141277
(3) |
n=10 |
3,1415923
(6) |
n=50 |
30 décimales
justes |
n=100 |
60 décimales
justes |
Pas de problèmes ! Une belle convergence en 3n/5 comme
pour Archimède.
Accélération de la convergence
Et comme pour ce bon vieux Archimède,
il y a une très efficace accélération de la convergence par le Delta2 d'Aitken
:
n=5 |
3,14159280
(6) |
n=10 |
3,14159265358993
(12) |
n=50 |
60 décimales
justes |
Eh bien, rien de moins qu'un doublement de la rapidité de convergence !!
Avec la participation de David Jelgersma
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