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L'Edito
Octobre - Novembre - Décembre 2001
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Les anciens éditos
pour les nostalgiques...
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Bonjour à tous !
Après ces deux mois
d'été traditionnellement creux sur le web, voici le site reparti pour une
nouvelle année. Et Pi qui continue son grand voyage de missionnaire des mathématiques,
commencé il y a plus de 4000 ans ! Et pas une ride, vous rendez-vous compte
? Je ne sais pas vous, mais moi je ne me suis senti véritablement changer de
millénaire que ces derniers mois, en observant, le regard teinté de nostalgie
un peu fataliste, les résultats scientifiques de la dernière décennie
et les rétrospectives des années précédentes... Pouf, déjà
tant de temps qui a passé ?
A ce propos, j'ai un peu de mal à suivre pour les éditos en ce moment,
je les fais donc passer en rythme trimestriel. Non pas que je n'ai rien à vous
dire, loin de là, mais avec la fin de la scolarité, les soirées se
font un peu plus courtes et les journées plus longues, alors ma foi, je suis
un peu débordé ! Et puis je suis à fond.... dans les maths ! Eh oui,
il y a des périodes comme cela, où l'inspiration teintée de fascination
vous laissent bien vulnérables face à la magie dévastatrice des mathématiques.
Je compte bien vous en faire profiter sous peu mais il y a du boulot, c'est le moins
que l'on puisse dire...
Certains de mon entourage me reprochent d'ailleurs souvent à demi-mot mais à
pensée entière de perdre ma jeunesse dans des problèmes mathématiques
futiles, d'autant plus que je ne suis pas promis à une grande carrière
de chercheur ! Mais voyez-vous, je n'ai jamais eu autant l'impression de remplir
mon esprit et mes joies que ces deux dernières années où le site internet
est rentré dans ma vie. C'est le temps de la culture. Le temps passait simplement
auparavant, tandis que sur cette dernière période, je peux au moins contempler
une partie de ce qui a rempli quelques-unes de mes journées ! Très très
important...
Dans cette époque charnière où je commence une thèse comme une
nouvelle étape dans ma vie, il est temps d'être un peu personnel et de
remonter aux temps de l'action, autrement dit à ma naissance et mes premiers
cris, sous l'égide et l'influence naissante de Pi. Rien de tout ce qui existe
sur ce site n'aurait vu le jour sans tous ces événements qui se sont depuis
perdus comme autant de grains de pollen emportés d'un coup de vent spatio-temporel.
Rembobinage.
Je suis né précisément le lundi 18 novembre 1996.
Cette date est discutée et contestée par certains historiens de mon entourage,
mais selon ma mémoire, c'est bien celle qui doit être retenue
! Finalement, voyez-vous, je suis tout jeune ! Je n'ai réellement que vingt-deux
ans aujourd'hui, mais je me revois il y a cinq ans, ce qui n'est pas négligeable
dans une vie, comme si c'était hier au début de la prépa. Je ne savais
absolument rien, (ce n'est pas que j'en sache beaucoup plus maintenant, mais j'ai
au moins eu l'impression d'apprendre nombre de choses), petit enfant échappé
du cocon familial pour se prendre en charge et gouter aux joies de la liberté
et de la responsabilité. Mes amis ont coutume de me dire qu'en l'espace de trois
mois j'ai pris trois ans tant j'étais méconnaissable et, à peu de
choses près, égal à ce que je suis maintenant au niveau du caractère,
des conceptions et des perspectives de la vie qui m'habitent.
A cette occasion, remerciements sincères et spéciale dédicace à
une fille rencontrée en début de prépa à qui je dois à peu
près tout de mon éveil, et qui a su m'initier aux délices du matérialisme
sauvage, de l'exigence et de la soif de culture, n'en déplaise à une sensibilité
reléguée à un plan très personnel que peu de gens distinguent
hélas chez moi, mais qui est bien réelle. Il suffit d'appuyer au bon endroit...
Comme une des spécificités humaines remarquable et nécessaire est
la conscience de soi, le 18 novembre 1996 représente en fait le premier jour
où j'ai mis les pieds dans le plat, où, comme dirait Brassens, j'ai avalé
la première arête... Auparavant, je ne suis pas sûr que j'existais,
après on pourrait dire que j'ai têté quelques seins spirituels à
ma portée. Jusqu'à ces deux dernières années, j'ai alors toujours
vu le temps défiler sans impression de le saisir, mais au moins en avais-je
conscience. Cela me fait penser à Amélie Nothomb qui n'a commencé
à crier qu'à partir de deux ans je crois, moi c'était à 17 ans
que j'ai ouvert les yeux. Je ne criais plus depuis la fin du collège, résigné,
mais comme j'étais en plus aveugle, le lycée fut peut-être assez fade
si j'y repense, et consacré aux quelques sens qui fonctionnaient, de manière
très mécanique et épisodique.
En
ce jour de novembre, ce ne fut rien qu'une petite déception sentimentale comme
chacun peut en recontrer fréquemment à cet âge, mais il en est quelques-unes
qui nous font poser des questions et, comme stoppés tout à coup d'un voyage
euphorisant parmi les nuages, nous font creuser un petit cratère dans la terre,
d'où je ne suis pas sûr d'être complètement ressorti. Tout à
coup, je n'avais plus l'impression de subir ma vie. Je m'étais fait bercer,
et voilà que l'on venait d'appuyer sur la touche ON ! Activation !
Si je vous parle de ceci, c'est tout simplement que par la suite, à partir de
cette date, je n'ai plus jamais fermé les yeux. Et de manière étonnante,
cet événement a coïncidé à une ou deux semaines près
avec le début de ma passion pour Pi ! Lorsque j'ai ouvert les yeux, la première
personne que j'ai vu, c'était ainsi ma petite constante préférée
! Ceci explique sans doute mon attachement maternel à mon irrationnel préféré.
Ah... la têtée fut délicieuse !
A contrario, je n'ai pas eu l'impression par la suite de rencontrer autant de personnes
intéressantes en Grande Ecole, et la plupart de ce que j'ai appris depuis fut
le fruit d'une gesticulation parallèle. Il faut dire aussi que la fête,
grand pope de la dépressurisation post-prépa, il n'en reste pas grand chose,
à part quelques anecdotes à ressortir en début de repas entre amis
pour détendre l'atmosphère ! Et les quelques connaissances prometteuses
ont été ventilées géographiquement par les stages ou autres expériences
professionnelles et sentimentales.
Certains vous diront que la prépa fut une des périodes les plus pénibles
de leur vie, pour moi ce fut tout l'inverse, peut-être parce qu'elle m'a apporté
ce que certains n'y cherchaient pas. Ce fut la genèse !
On
se demande parfois comment certaines envies ou passions ont éclos en nous. Puisque
l'on se parle entre nous, j'avoue être bien incapable de comprendre pourquoi
la fée Pi s'est penchée sur mon berceau comme celui de quelques autres
de par le monde, à une époque où comme la plupart des gens en première
année de prépa scientifique, je fonçais sans prendre aucun recul et
donc sans comprendre grand chose à la place d'une constante dans l'univers mathématique.
Mais il faut dire que j'étais épaulé par mon grand ami David, et il
est toujours bien plus enthousiasmant encore de se passionner à plusieurs, il
faut bien le dire ! Sans doute fut-ce une période courte mais très dense
où je me construisais tout simplement, confronté à de multiples expériences
novatrices. Par contre, ce dont je suis à peu près certain, c'est que cette
passion a sans nul doute flirté dans les mois qui ont suivi avec le besoin de
s'affirmer, de se trouver une particularité originale (pléonasme volontairement
emphatique !) dans un monde assez dur où lorsque l'on ne brillait pas forcément
par les notes, il fallait au moins imposer sa personnalité. C'était une
déviation de l'objectif initial, certes, mais j'en vois tant qui ne savent pas
se trouver de passion de nos jours que je m'en félicite finalement. D'accord
cela ne se commande pas et la chance m'a souri d'une certaine manière. Mais
Lao Tseu l'a dit, il faut trouver sa voie ! Et puis au fur et à mesure, la magie
transcendentale de Pi m'a emporté...
Aujourd'hui, c'est la seule chose que j'accepte de subir avec même une joie
non-dissimulée !
Ces deux années de prépa resteront les meilleures années de ma vie
d'un strict point de vue événementiel. Celles où l'éveil de la
véritable conscience de sa place dans le monde et par rapport aux autres représente
à mon humble avis un apprentissage parmi les plus forts qu'il soit possible
de recevoir. Après, on déroule...
Boris
A bientôt pour de prochaines aventures au pays de Pi
le merveilleux (environ tous les deux mois).
Salut !
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